Le père des historiens, Professeur Abou Al Kacem Saâdallah

Le Professeur Abou El Kacem Saâdallah est l’une des fiertés de l’Algérie, une de ses figures scientifiques et un de ses symboles culturels éternels, l’éternité des montagnes de Djurdjura et des Aurès. Il est né en 1930 à Guemar, un village situé à l’antique oasis de Oued Souf, connu pour avoir donné naissance aux grands savants qui ont illuminé le ciel de l’Algérie, des pays arabes et du monde entier.

Abou El Kacem Saâdallah a fait ses études primaires dans son village natal où il a appris le Saint Coran, tout en s’imprégnant des valeurs d’authenticité et acquérant la culture ancestrale. C’est ainsi que l’amour de la patrie s’est enracinée en lui, cette patrie pour laquelle il a passé toute sa vie œuvrant à sa prééminence et souveraineté, à la défendre, à faire connaitre son patrimoine et à participer à sa révolution qu’il décrit: « La révolution a coulé dans mes veines et m’a accompagné dans mes voyages et sentiments ».

Il a voyagé dans plusieurs pays citons : la Tunisie, l’Egypte et les Etats Unis, cherchant le savoir. Il a toujours devancé ses pairs, en montrant une ingéniosité précoce, car il vénère le savoir et le travail qu’il considérait comme les meilleurs moyens pour atteindre les nobles objectifs, dont il dit : «Ma plume ne lâchera prise et ne connaitra de répit. Ecrire est pour moi mon mal et mon remède, ma nourriture et l’air que je respire. Quand j’écris, je suis satisfait de ma personne et je me mets en colère dans le cas contraire, puis la journée passe comme si elle a été volée de ma vie ».

En 1965, il est revenu en Algérie après avoir eu le doctorat en histoire moderne et contemporaine en langue anglaise de l’Université de Minnesota aux Etats Unis. Il devient professeur, formateur, chercheur, directeur de thèses de magister et de doctorat et des travaux de recherche en histoire au niveau du Département d’Histoire à l’Université d’Alger, tout en se déplaçant entre les universités arabes et occidentales autant que Maitre de Conférence, contribuant ainsi avec son savoir et ses connaissances diverses.

Sa culture :

Abou El Kacem Saâdallah s’est intéressé à la littérature où il a excellé, touchant à la poésie, à la nouvelle et aux essais. Il était unique, voire explorateur comme le confirme Pr Ahmed Hamdi: « Il était le premier à publier en 1967 « Victoire à l’Algérie », un recueil de poésie algérienne contemporaine, et à publier le premier roman dans la littérature arabe, celui de Mustapha Ben Ibrahim, au moment où tout le monde pensait que le roman de Haikal, Zaynab, est le premier roman arabe.

Il s’est spécialisé en Histoire, en rédigeant des biographies et des investigations. Il a publié en dix volumes « L’Histoire culturelle de l’Algérie », son œuvre la plus importante, dont il a dit : « mon objectif de la recherche est d’écrire une œuvre qui montre la contribution de l’Algérie à la culture arabo-musulmane et la culture humaine à travers les âges ».

Ses qualités :

Abou El Kacem Saâdallah était ascète et modeste, il n’aimait pas à courir derrière les postes, ni se faire montrer. Il a toujours conseillé les historiens de :

  • suivre l’approche scientifique objective, ne jamais prendre l’Histoire comme un moyen de gain facile et d’enrichissement et chercher toujours à faire sortir la vérité sur le passé glorieux de l’Algérie.
  • faire preuve de modestie et œuvrer à acquérir les connaissances et les sciences quel que soit le grade scientifique de l’historien, car la mission de ce dernier consiste à chercher la vérité infinie. Il dit à ce propos : «L’historien reste toujours élève et ne peut jamais être professeur, élève signifie chercher la vérité ».

Il a dit:

« Je ne prétends pas avoir réuni les sciences de la terre où j’ai excellé. J’aime la poésie que je savoure et la musique raffinée me touche. Je critique ce que je lis de prose et de poésie et j’admire l’histoire et les parcours des nations et des peuples, leur lutte pour survivre au nom de la civilisation et du progrès intellectuel. J’adore la lecture des sciences antiques et contemporaines, dont la psychologie, la sociologie, la philosophie, la politique… ».

 « …On aurait souhaité que nos efforts déployés au profit de l’histoire de l’Algérie et de l’histoire arabo-musulmane, soient plus grands et approfondis. Cependant, j’ai dû perdre mon cartable qui contenait tous mes documents et cartes professionnelles, puis les crises politiques et économiques qu’a connu l’Algérie et leurs effets sur la vie scientifique et intellectuelle. Tout ceci nous a empêchés d’atteindre le sommet de nos efforts.

Néanmoins, nous espérions suivre la bonne voie que nous avions tracée, ou celle vers laquelle Allah nous a orientés depuis que nous avions su notre rôle dans la vie, qu’est servir  l’Algérie, l’islam, l’arabe et le savoir au sens large. »

Il a insisté sur l’importance de l’écriture disant : « Si vos plumes vous désobéissent, écrivez avec vos cils et vos angles, puis rejoignez Dieu tout en étant satisfait d’avoir accompli votre mission intellectuelle et humaine, recevez mes meilleurs vœux ».

Ils ont dit de lui :

« Un écrivain encyclopédique qui a rassemblé les arts : la nouvelle, l’essai, la poésie, l’investigation et les biographies des grandes figures algériennes d’explorateurs, savants et fuqahā. Il a rassemblé aussi entre l’arabisation, la traduction, les articles journalistiques, l’écriture libre ainsi que les différentes recherches en Histoire »

Abdelaziz Bouteflika

« Si l’Emir Abdel Kader était le fondateur de l’Etat algérien, Abou El Kacem Saâdallah, est celui qui a fondé la culture algérienne à travers son ouvrage encyclopédique « L’Histoire Culturelle de l’Algérie ». Les enseignants, les étudiants et les fonctionnaires de l’Université d’Alger sont fiers de cette appellation qui fait l’honneur de l’Université. Une appellation dont enseignants et étudiants doivent s’inspirer pour travailler, persévérer et suivre l’exemple du défunt ».

Pr Khemissi Hamidi, Directeur de l’Université

« Quand Cheikh Mohamed El Bachir El Ibrahimi s’est rendu au Caire au début des années cinquante, il a été présenté au nom de ‘Cheikh El Ibrahimi, l’érudit de l’Algérie’. Ce dernier avait répondu: « Je ne suis pas l’érudit de l’Algérie mais son symbole. Un symbole d’honneur et non pas celui de déshonneur. Je considère à cette occasion que cette description reflète parfaitement le professeur Saâdallah, qui est l’érudit et le symbole de l’Algérie ».

L’écrivain Touhami Madjouri

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    Le Professeur Abou El Kacem Saâdallah est l’une des fiertés de l’Algérie, une de ses figures scientifiques et un de ses symboles culturels éternels, l’éternité des montagnes de Djurdjura et des Aurès. Il est né en 1930 à Guemar, un village situé à l’antique oasis de Oued Souf, connu pour avoir donné naissance aux grands savants qui ont illuminé le ciel de l’Algérie, des pays arabes et du monde entier

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